Il fait une entrée médiatique, et lance une incantation qui a la vertu d’embrouiller les pistes. « Je ne veux pas être le candidat de la division » ; la charge d’une telle incantation, avait été mesurée par le premier ministre, Lionel Zinsou, du patronyme le plus emblématique de la période prérévolutionnaire, surnommé Zinli, par les ados, un pseudo qui lui colle maintenant, à la peau comme un sangsue.
Une telle incantation n’aurait pas pu avoir un tel impact si elle n’avait pas été psalmodiée.
Une telle incantation n’aurait pas pu avoir un tel impact si elle n’avait pas été psalmodiée.
Les nombreux prétendants qui attendaient de recevoir l’onction du chef, ont été irradiés et estomaqués, devant les écrans de la chaîne de service public. Je n’avais pas été surpris, vous non plus, de voir le tout premier ministre sortir de sa tanière de la primature, pour proposer un tel cocktail : candidature et division ; et comme c’est lui-même le chef d’orchestre, il sait qu’il goûtera à ce cocktail fameux.
L’évidence crève maintenant l’œil.
Un franco-béninois, fut-il Zinli, n’aurait pas été appelé, à la rescousse, si un accord secret ou tacite n’avait pas été conclu entre l’appelant et l’appelé. La patrie colonisatrice, tient les reines et le chef Boni n’a que l’embarras du choix. Adieu, les ‘’Bos et les Bros’’ ! Le premier sentiment de désaffection est venu de l’Alliance des Jeunes au Pouvoir en 2016 ; ils se font appelés AJP16.
En signe de mécontentement, ils ont poussé leur outrecuidance, en érigeant au carrefour Place des Martyrs, une banderole incendiaire. La pilule est amère à avaler, ils l’avaleront quand même, parce que leur candidat n’aura pas l’onction sanctifiante du prince.
Le peuple se rendra à l’évidence d’ici le 12 janvier 2016, la date butoir pour clore les candidatures. Les conséquences collatérales, issues de l’incantation seront gérées en famille.
L’éditorialiste souhaite que tout cela se passe en douce, pour le bien de la Nation béninoise et surtout pour le respect de la loi fondamentale. La simulation inconsciente dans laquelle se lance Zinli, a pour but de manipuler l’opinion et cela lui marche. Les bénéfices en sont récoltés par lui, à travers une médiatisation gratis, au crépuscule de son ambition subite de briguer la magistrature suprême.
Pouvait-il en être autrement ? Il n’attend maintenant que le Prince. A lui de trahir ou de respecter l’accord tacite.
Tout comme le Prince de Machiavel, l’éditorialiste lui souffle à l’oreille : « Combien peut la fortune dans les choses humaines et comme on peut y faire tête ». J’arrête ici la dissertation pour donner le temps au Prince de la Marina, pris entre le marteau et l’enclume de bien réfléchir. Pauvre de lui !
Par Martin Aïhonnou
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